Dans un paysage urbain irradié d’une lumière post-atomique, un enfant court éperdument comme dans un labyrinthe, poursuivi par un danger invisible.
Parfois surgit une large route avançant dans la nuit: une issue peut-être, réelle ou imaginaire.
Deux enfants jouent dans un jardin. La superposition d’une tâche d’encre se diluant dans de l’eau apparaît et disparaît de temps à autre, évoquant la forme évanescente et ectoplasmique d’une méduse, se déplaçant comme une étrange cible.
Une vue du ciel par le hublot d’un avion est filmée avec un téléphone portable. La superposition d’une tâche d’encre se diluant dans de l’eau apparaît et fait un trou dans ce ciel, une mise en abîme.
Sur le son sourd et grave d’une irruption volcanique, dans une image inversée, une femme recule dans un champ de blé pour disparaître dans le paysage.
Le sens du titre est inspiré du titre français du livre de Lewis Carroll De l’autre côté du miroir, suite d’Alice au pays des merveilles, récit dont une des clefs, avec la parodie et le non-sens, est l’inversion.
Filmé de la fenêtre ouverte d’une voiture, défile lentement un travelling de la montagne Sainte-Victoire, objet d’une soixantaine de toiles de Paul Cézanne. Selon une étude géologique récente, le massif serait toujours entrain de grandir…
Ici, la couleur du paysage est comme distendue, diluée, baignée de blanc; une pure vibration lumineuse menacée de disparition comme pouvant être consumée par l’incendie de sa propre luminosité.
Le titre est emprunté à des notes écrites par Arthur Rimbaud lors de son passage, dans la neige, du massif alpin Saint-Gothard.
Ce film est construit d’un tissage de bribes de films super 8 de mon enfance et de passages de vidéos récentes : une sorte de projet autobiographique à deux « voix » dont l’une brouille l’interprétation de l’autre, dans une narration non linéaire, parfois entrecoupée, parasitée par des sortes de réminiscences, des « jets » d’inconscient, figurés notamment par l’apparition fantomatique de méduses. Quelque chose du tropisme. Les traces filmées du passé ne constituent pas de récit rétrospectif organisé selon une logique temporelle tout comme les souvenirs d’un enfant apparaissent dans l’ordre dicté par ses sensations : la sensibilité prime sur la réflexion.
Deux notions du temps s’imbriquent : le temps du souvenir comme des morceaux préfabriqués réintroduits dans la temporalité quasi-organique d’une écriture, et le temps du film.
Extraits d’un carnet de 23 dessins, 2009 – Technique mixte, 9 x 11 cm
Des formes simples, évoquant des éléments de paysage ou des formes organiques, se métamorphosent, se multiplient, se complexifient, comme une prolifération cellulaire.
Une partie de cette série a été présentée à l’exposition personnelle ATOPIA au Muséum-Aquarium de Nancy du 25 janvier au 27 avril 2014. Commissaire: Jean-François Robardet.
Extraits d’une série de 12 images numériques, 2009 – Format modulable
« Himmel Darüber » (« Ciel au-dessus » en allemand) est une série de 12 images numériques. Il s’agit d’un choix de toiles de maîtres inscrits dans l’histoire de l’art: Constable, Boudin, Turner, Vermeer…
Les tableaux sont des paysages dont la partie « terrienne » est systématiquement recouverte d’un monochrome dont la teinte est issue de la palette confectionnée par le peintre pour exécuter l’espace du ciel.
Ce travail inspira la proposition plastique d’une autre forme pour une publication aux Editions Isabelle Sauvage en collaboration avec Agnès Langlais (texte): Ne comble pas cette attente, 2009.