« Il s’ouvre une partie noire… »

poème

Poème  –  Printemps 2004

Il s’ouvre une partie noire du ciel

tandis qu’effondrée la pierre dans le désert des dingos

respire encore.

Bien loin de la terre rouge,

elle flotte au champ de colza

avec une main ballante dans le vent

elle respire encore

et passe la porte du bois.

Bien loin,

l’empreinte des doigts sur la roche

prie bleu pour le vestige des rivières,

et sur la couverture du gel,

respire encore

le loup qui pardonne à l’homme buvant à même la neige.

(avant l’hiver) des fenaisons

poème

Texte publié aux éditions de L’Entretoise en 2003, avec une préface d’Yves Bonnefoy –  Texte accompagné de 5 séries de dessins, 2002.

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Même ciel gris, mais l’écoute des sèves. Balbutiement des mains.

La solitude en regard de soi, jamais comme une blessure nette. Donne.

La brume révélatrice mais des chemins sans nom.

Continuer la marche les bras écartés au devant de l’aube. Vers la brume.

Maussade gris du ciel; contre-visage du jaune vif des bourgeons, Narcisse (dit-elle).

A la marche de l’hiver les fenaisons dernières, la clémence des eaux troublées. Et la crue des ombres.

La fenêtre ouverte sur la pluie. Délaissée la part lumineuse qui écrivait la route.

Aveugle muette demain tu te coucheras sur le chemin clôturé.

Ouvre l’aube, que tu frôle. Déploie les rives. Mords la terre vide.

De lumière n’es-tu capable, dans le jour qui s’accouche du ciel résonnant?

Recluse dans le corps, tu creuses les ramures. A l’entresol, tu ensevelis la noyade; éperdue, attente de l’aube.

Fourmillements des ressources de la nuit.

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Juliette Fontaine, Pandore hors-série n°1

texte critique

Juliette Fontaine est une artiste prolixe : films, performances, poésie, installations, pièces sonores…Elle a participé à la revue Pandore depuis l’origine : dans le n°2 Worstward Ho / Cap au pire, pièce sonore écrite à partir d’extraits de Samuel Beckett.

Dés ce premier envoi, m’apparaissait de façon évidente la singularité de son travail : des pièces atypiques, un univers de violoncelle, de montages, de sons, et surtout une voix, extrêmement singulière. Une force sensuelle, physique, qui bien qu’avec un tout autre langage, pourrait évoquer la délicatesse, la rudesse et la présence d’une PJ Harvey dans ses Four-tracks demos.

L’ensemble de son travail dégage une énergie et une liberté que beaucoup de musiciens ou compositeurs avérés pourraient envier…et ce, à mon sens, pour deux raisons : un travail construit à une échelle beaucoup plus étendue, qui touche à la fois la musique, la littérature, le cinéma et les arts plastiques ; et une démarche qui se fonde toujours sur l’intime et le corps, qui ne se perd jamais dans l’abstraction ou dans une « image » de la musique.

Le sens de la respiration, du toucher, de l’instantané, du geste, sont très présents chez elle qui, après une longue formation de pianiste, fut plus tardivement violoncelliste, et en a gardé une approche extrêmement directe de l’instrument et du son. Un travail parfois à l’arraché, qui ne s’embarrasse pas de la technique ou du beau son. J’ai rapidement renoncé à mastériser ces enregistrements faits dans le jardin ou dans la cuisine, avec un souffle défiant toutes les lois de la prise de son, mais aussi avec l’urgence dans laquelle on ne perd pas une demi-heure à choisir un micro.

Depuis quatre ans, une relation intense a vu le jour entre cette artiste et la revue, et j’avais depuis longtemps déjà formé le projet de réaliser ce hors série, emblématique de Pandore : traverser et sentir clairement la « partie audible » de l’œuvre d’une artiste, entendre les tenants et les aboutissants d’un iceberg infiniment plus large. Voici des pièces qui existent toujours absolument par elles-mêmes, sans aucune concession, à la fois fragiles, risquées, intimes et singulières.

Thierry Fournier, avril 2003

Alice Rouge

série de 25 collages

Extraits d’une série de 25 collages, 2003  –  Format A4

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Alice Rouge est une série de collages imprimées sur papier dessin, issues de montages assemblant des images de performances, des photographies, des dessins de Juliette Fontaine, et un ensemble de documents d’origines diverses.

Malgré quelques apparitions allusives d’Irène Mac Donald photographiées par Lewis Carroll, choisie pour son étrangeté et sa force érotisante, la référence à « Alice » reste lointaine. Construit sur des associations fantasmagoriques ou facétieuses, reliant des formes hétérogènes,  ce travail propose une écriture de déplacements imaginaires, traversant des cartographies érotiques et poétiques, des paysages habités et improbables.

Ce travail a été exposé à la galerie Miss China Beauty Lunch Box à Paris en 2006, Carte blanche à Isabelle Lévénez, avec Béatrice Cussol,  Muriel Toulemonde…

Fenaisons – série B

série de 5 dessins

Dessins, 2002 – Technique mixte – 14,5cm x 21 cm

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Cette série a été publiée ainsi que des poèmes de Juliette Fontaine sous le titre (Avant l’hiver) des fenaisons, préfacé par Yves Bonnefoy aux Editions de l’Entretoise à Lyon en 2003

Fenaisons – série C

série de 5 dessins

Dessins, 2002 – Technique mixte – 14,5 cm x 21 cm

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Cette série a été publiée ainsi que des poèmes de Juliette Fontaine sous le titre (Avant l’hiver) des fenaisons préfacé par Yves Bonnefoy aux Editions de l’Entretoise à Lyon en 2003.

Fenaisons – série D

série de 5 dessins

Dessins, 2002  –  Technique mixte – 14,5 cm x 21 cm

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Cette série a été publiée ainsi que des poèmes de Juliette Fontaine sous le titre (Avant l’hiver) des fenaisons préfacé par Yves Bonnefoy aux Editions de l’Entretoise à Lyon en 2003.

Fenaisons – série E

série de 5 dessins

Dessins, 2002  –  Technique mixte – 14,5 cm x 21 cm

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Cette série a été publiée ainsi que des poèmes de Juliette Fontaine sous le titre de (Avant l’hiver) des fenaisons préfacé par Yves Bonnefoy aux Editions de l’Entretoise à Lyon en 2003.