Sentinelle

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Vidéo, 6′ 03 ,  2009

Créée dans le cadre de la série de performances Conférences du dehors mise en scène par Thierry Fournier à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon en 2008. Dans ce cadre de mise en jeu, la vidéo a pour titre Sentinelle 1.0 mise en boucle cinq fois.

Sentinelle est le plan fixe d’un couple de mangoustes. Il s’agissait tout d’abord de filmer l’animal comme le définit Gilles Deleuze: « l’être aux aguets ». L’animal est sauvage mais, même si volontairement aucun indice d’enfermement n’est visible à l’image, il est dans un zoo. Les mangoustes réagissent donc à des signes sonores qui ne sont pas issus de leur environnement naturel: le grondement sourd et lointain du métro parisien, le murmure urbain, le gloussement étrange d’un autre animal du zoo, les ricanements stridents de corneilles qui se disputent le territoire d’un arbre à proximité, les piaillements beaucoup plus discrets de moineaux.

Le premier animal seul à l’image est nerveux, à l’affût, intranquille, se dresse, regarde de tous côtés, s’assoie. La deuxième mangouste entre dans l’image, reste un instant, et repousse doucement son congénère qui quitte l’image. Elle a pris la relève de la garde du territoire.

Cette vidéo a été exposée dans le cadre de l’exposition personnelle ATOPIA au Muséum-Aquarium, musée d’Histoire Naturelle de Nancy, du 25 janvier au 27 avril 2014. Commissaire: Jean-François Robardet.

A Noise

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Vidéo, 4′ 27, 2008

Dans une cage en verre, un singe est assis, presque immobile, quand survient un bruit. Toute la tension du film réside dans la réaction de l’animal: sa réaction étonnamment ténue à un bruit tonitruant comme celui d’une explosion.

La séquence entière (image et son) est ralentie à l’extrême.

Cette vidéo a été projetée, précédant le film documentaire Nénette de Nicolas Philibert, à l’Auditorium du Musée de la Chasse et de la Nature de Paris le 6 juin 2010. Elle a également été sélectionnée au festival Vidéoformes 09 de Clermont-Ferrand du 11 au 29 mars 2009.

Elle a été exposée dans le cadre de l’exposition personnelle ATOPIA au Muséum-Aquarium, musée d’Histoire Naturelle de Nancy. Commissaire: Jean-François Robardet.

Lent Lascaux

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Vidéo, 2′ 04, 2008

Deux images se superposent: l’image surexposée d’un escargot et celle d’un monticule d’une matière noire évoquant le charbon ou un minerai volcanique.
L’escargot traverse très lentement le monticule comme s’il émergeait de la terre, un fossile libéré de la pierre.

Les cauchemars freudiens d’Alice

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Vidéo, 4′ 53, 2008

L’image d’une photographie prise de Lewis Carroll, des bêtes, des paysages inquiétants, un trou dans un ciel brûlé: la référence à Alice est claire, mais ostensiblement altérée.

Le rythme heurté est celui d’une pensée confuse et oppressée. La bande sonore composée comme celle d’un film d’horreur rudimentaire, accompagne les images d’un délire onirique sous acide, hanté de fantasmes sexuels et bestiaux.

Cette vidéo a été sélectionnée au festival Vidéoformes 09 de Clermont-Ferrand du 11 au 29 mars 2009.

Voir aussi Alice rouge, une série en résonance avec l’univers de Lewis Carroll et dont certaines images ont été utilisées dans le montage de ce film.

The Room

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Vidéo, 4’35 », 2008

Ne plus avoir la possibilité de se cacher, être soumis sans rémission à un régime de visibilité intégrale, c’est à cela que le zoo condamne les animaux qui y sont enfermés. La « cage » est le contraire absolu du territoire non seulement parce qu’elle ne comporte aucune possibilité de fuite et d’évasion, mais d’abord parce qu’elle interdit le libre passage de la visibilité à l’invisibilité, qui est comme la respiration même du vivant.
Jean-Christophe Bailly, Le parti pris des animaux, 2013 –

Dans une cage de verre, une panthère tourne inlassablement, en répétant toujours exactement le même parcours. La vidéo est comme dilatée : saturée, ralentie, comme superposée avec l’image de la cage vide, soutenue par un son de battement sec et irrégulier, pulsant dans les basses. Progressivement, d’autres sons animaux se font également entendre, en arrière-plan.

A toutes les échelles, le regard est confronté à des signes qui troublent et démentent la répétition de la scène : les infimes variations de gestes du fauve, son regard furtivement fixé vers le dehors à chaque demi-tour, l’état fantômatique du corps superposé à l’espace vide, la relation flottante mais organiquement plausible entre le son et l’image. Pourtant, la boucle effectuée par l’animal dans l’espace semble produire une boucle filmique, dans un enfermement redoublé par le cadre de l’image.

Cette vidéo a été projetée dans le cadre de l’exposition de Gilles Aillaud Y compris des animaux au Musée de la Chasse et de la Nature, du 31 mars au 28 juin 2009.

Dans le cadre de la 9e Nuit Blanche à Paris, The Room a donné lieu à une nouvelle installation: une projection à grande échelle dans la cour du Musée de Chasse et de la Nature le 2 octobre 2010.

Dans le cadre des expositions Monuments & Animaux dans de nombreux monuments nationaux en France, The Room a été exposée à la Maison de Georges Clémenceau à Saint-Vincent-sur-Jard du 2 juillet au 2 octobre 2011.

Cette vidéo a fait l’objet d’une acquisition du Musée de la Chasse et de la Nature de Paris en Février 2012.

Dans le cadre du Festival Hors Pistes, elle a été projetée à l’Auditorium du Musée de la Chasse et de la Nature, le mercredi 8 février 2012, avec quatre films choisis par Philippe-Alain Michaud, conservateur et chef du service Cinéma expérimental au MNAM/Centre Pompidou.

Cette vidéo a été exposée à l’exposition personnelle ATOPIA au Muséum-Aquarium, musée d’Histoire Naturelle de Nancy du 25 janvier au 27 avril 2014. Commissaire: Jean-François Robardet.

The Room est visible dans les collections permanentes du Musée de la Chasse et de la Nature depuis le 3 juillet 2021, dans « La chambre de la Tique ».

Faux jumeaux

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Vidéo, 1′ 32, 2008

Dans un enclos, une gigogne se déplace avec élégance devant la caméra. Elle semble poser, soigner son image et ses mouvements pour le film.
Elle est dédoublée par une superposition de deux images dont une est légèrement décalée dans le temps. L’animal se déplace avec le double de lui-même comme suivi par son ombre dans un dialogue demeurant impossible.

Le silence des bêtes

série de 5 dessins

Série de 5 dessins, 2008  –  Fusain et encre sur papier, 21 x 29,7 cm

La tête renversée d’un singe les yeux clos est le dessin premier. Il rappelle à notre imaginaire le grand singe de fiction massacré par les hommes. Mais en fait, le macaque dort tranquillement, paisible; non plus crieur, tapageur, ou chanteur, là, l’animal est silencieux _ figurant le silence où tous les animaux se tiennent, séparé du langage humain.

Puis la main qui dessine, contourne des formes plus incertaines, entre singe et ours. Dénué de regard, devenu formes simplifiées, incomplètes, l’animal devient une évocation de son essence même, mouvement, force vitale, instinct.

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Chambres d’échos

série de 8 dessins

Extraits d’une séries de 8 grands dessins, 2008 – Technique mixte – 60 x 100 cm

L’animal qui n’a pas le sentiment de sa nudité est nu, écrit Jacques Derrida dans son livre posthume L’animal que donc je suis. Dans son ouvrage, le philosophe interroge à l’aune de la nudité animale celle de l’homme. Dans cette série de grands dessins se situant entre certaines fresques mythiques et l’estampe érotique le rêve de la femme du pêcheur d’Hokusaï, les deux nudités se cotoyent.

Qu’est-ce qu’un mythe ? « Si vous interrogiez un Indien américain, il y aurait de fortes chances qu’il réponde : une histoire du temps où les hommes et les animaux n’étaient pas distincts. » (Claude Lévi-Strauss)

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